La Fédération

Michel Callot, après les championnats du monde de cyclo-cross de Liévin : « C’est un succès complet pour la FFC »

le président de la FFC, Michel Callot fait le biland es championnats du monde de cyclo-cross UCI 2025

D’évidence, les championnats du monde de cyclo-cross qui se sont tenus la semaine dernière à Liévin furent un succès sportif et populaire, et la preuve répétée d’un savoir-faire événementiel à la FFC. Le président Michel Callot en tire les conséquences.

Comment évaluez-vous la réussite de ces championnats du monde de cyclo-cross ?

C’est un succès complet pour la FFC, et ce sous plusieurs aspects. Sur le plan sportif, tout d’abord, avec la performance de nos juniors et de nos espoirs, et aussi de notre relais. Trois médailles dont un titre, qui nous valent une troisième place au classement des nations, c’est un bon bilan.

Ensuite, il y a le tracé et la réalisation d’un circuit qui a été apprécié, pour ne pas dire plébiscité, par les athlètes de tous pays – cela démontre une nouvelle fois notre expertise technique. Enfin, ce fut un incontestable succès populaire, avec 50 000 spectateurs et plus de 1,2 million de téléspectateurs sur les 3 jours du championnat. Réunir autant de public en France autour d’un parcours de cyclo-cross, c’est une première.

Ce succès, nous l’avons construit grâce à un travail exceptionnel de nos équipes événementielles et communication,

en collaboration avec notre filiale France Vélo Évènement et les équipes de l’UCI, l’appui de 300 bénévoles, le soutien de l’État, des collectivités locales (la Ville de Liévin, la Région des Hauts de France, l’Agglo Lens Liévin), des partenaires privés (CIC, UNIBET, CB, BEOBANK, SKODA et FACOM), et la caisse de résonance de nos partenaires médias (L’Équipe, La Voix du Nord, Direct Vélo).

C’est un collectif qui l’a emporté. Je tiens à les remercier toutes et tous très chaleureusement.

Cela vous encourage-t-il à développer encore la discipline en France ?

Vous savez, la discipline se porte bien en France. Nous avons des calendriers régionaux qui sont très fournis, des coupes de France qui font le plein. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une récurrence d’événements internationaux. Nous avons d’excellents organisateurs, qui prennent régulièrement des coupes du Monde. Et sans doute faut-il arriver à retrouver une fréquence de championnats du monde un peu plus haute, comme nos amis belges ou néerlandais.

Militerez-vous en faveur du développement de structures professionnelles plus dédiées au cyclo-cross – car on voit bien que beaucoup de jeunes Français performent, mais qu’ils ne conservent pas leur rang en élite ?

Il faut être prudent sur cette réponse. Des structures qui se montent et se dédient au cyclo-cross, il y en a, elles ont énormément de mérite à le faire, et bien sûr que je les y encourage. Mais on voit bien que pour véritablement vivre du cyclo-cross au niveau supérieur, il faut aller sur les circuits belges et hollandais, qui sont des circuits difficiles à pénétrer. Par contre, ce que je souhaite, et j’espère que leurs managers m’entendent, c’est que nos équipes professionnelles de route, les World Tour, les Pro-Teams jouent davantage le jeu du cyclo-cross (comme de la piste d’ailleurs) et laissent plus de marge à leurs coureurs – Arkea-B&B Hôtels le fait déjà, avec Clément Venturini et Amandine Fouquenet. Il faut citer aussi Van Rysel CX Racing Team. Et ils sont dans le vrai : quand on voit les performances d’un Van Aert ou d’un Van der Poel au début de la saison sur route, je ne crois pas pouvoir en conclure que ce qu’ils font dans les sous-bois les pénalise beaucoup ! Il me semble que beaucoup de managers devraient s’en inspirer. Ils ont ce pouvoir, ce sont eux qui reçoivent nos meilleurs jeunes, garçons et filles, et ce de plus en plus précocement. C’est une condition sine qua non pour que les résultats qu’on obtient chez les jeunes perdurent chez les élites.

La FFC doit-elle attendre encore 20 ans pour organiser un championnat du monde de cyclo-cross ?

Clairement non ! En tant que président de la FFC, j’ai tout de suite mis en œuvre une politique vers les événements internationaux et les championnats du monde en particulier. Nous en avons organisé trois en 2022, un autre en 2021. Ici, on a continué avec le cyclo-cross, puis on aura les championnats d’Europe sur route en fin d’année, et les Super-Championnats du Monde en 2027. Au cours de mon 3e mandat,  je mettrai en route tout ce que je pourrai en matière de grands événements sportifs internationaux.

Et quant aux championnats du monde cyclo-cross, il ne faut surtout pas attendre 20 ans pour le refaire !

L’enjeu n’est pas seulement sportif, il est économique aussi ?

Absolument. C’est aussi pour leur valeur économique que nous créons ces événements. Celui-ci, grâce au public et aux partenaires, est une belle réussite pour la FFC. Grâce à cette réussite, nous sommes en capacité de réinvestir dans le sport et surtout pour nos coureurs. C’est notre rôle en tant que fédération. On nous dit suffisamment que les fédérations doivent se bouger pour trouver des moyens, or, c’est ce que nous faisons en créant une économie positive en marge de ces grands évènements.

Faites-vous aussi du lobbying pour que le cyclo-cross devienne olympique en vue des Jeux d’hiver de 2030 ?

Je suis suffisamment proche du président de l’UCI et du CNOSF, David Lappartient, pour être parfaitement au fait de ce dossier. La France apportera toute sa contribution, puisqu’en 2030 les Jeux d’hiver seront chez nous. Je sais la complexité de l’organisation des Jeux et celle d’y intégrer les fédérations mais pour autant, nous venons de faire la démonstration que nous avons aussi ce savoir-faire événementiel cyclo-cross – et peut-être aussi bien que nos voisins du Nord !