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Jean-Christophe Péraud, nouveau manager « Optimisation de la Performance » 

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Il a mené de front ses études d’ingénieur et les premières années de sa carrière sportive, débutée dans le VTT, dont il fut champion d’Europe, et poursuivie sur la route, où il se classa 2ème du Tour de France 2014, à 36 ans. Il met aujourd’hui sa polyvalence au service des équipes de France et de la FFC, où il devient manager de la cellule « Optimisation de la Performance & Recherche »

Trajectoire ô combien inhabituelle que la sienne. La carrière de Jean-Christophe Péraud illustre à la fois la polyvalence, la ténacité, l’humilité, et la reconversion réussie. Il n’a pas suivi la voie la plus classique pour un coureur professionnel. Avant de se consacrer pleinement à la route, il a d’abord brillé en VTT cross-country, et pas qu’un peu : médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, il est aussi devenu champion d’Europe en 2005. 

On sait qu’il a pris le temps des études, et qu’il est ingénieur diplômé de l’INSA Lyon, spécialité Génie Énergétique et Environnement. C’est ainsi qu’il entre tardivement, à 32 ans, dans le peloton professionnel. Malgré cet âge tout à fait inhabituel pour un néo-pro, méticuleux et obstiné, il progresse vite. Son plus grand fait d’armes restera une magnifique 2ᵉ place au classement général du Tour de France 2014, derrière Vincenzo Nibali. À 36 ans, et pour sa quatrième saison sur route, il est alors le premier Français depuis 1997 à monter sur le podium final de la Grande Boucle ! 

Discret mais respecté pour son sérieux, son abnégation et son éthique irréprochable, son intelligence intimidante, il incarne une forme de « sagesse » dans le peloton. C’est en 2016, après plusieurs saisons marquées par une régularité exemplaire, qu’il met un terme à sa carrière. 

Depuis que le corps de l’athlète est passé au second plan, l’ingénieur a refait surface. Mais c’est toujours au service de la performance sportive qu’il investit son énergie. Déjà présent à la FFC dans le cadre du programme THPCA dirigé par Emmanuel Brunet, il prend désormais la tête de la cellule « Optimisation de la performance et Recherche. » 

Qui mieux que lui, au croisement des connaissances théoriques et de l’expérience pratique, pour articuler le monde des chercheurs à celui des athlètes ?

Au-delà de ses compétences les plus directement applicables au monde cycliste (la physique des fluides trouve des applications aérodynamiques), il sera ce passeur chargé de traduire en langage mathématique l’expérience vécue des athlètes et des coachs. « Il me reviendra de construire des projets de recherche à partir des questions concrètes qui se posent sur le terrain. Mes connaissances et mon expérience de coureur me permettent cette vision transverse, qui associent les dimensions physique et physiologique », dit-il sobrement.  

Ce travail d’abstraction, de formalisation de la pratique vers la théorie, est plus aisé sur certaines disciplines, comme la piste « mais ce n’est pas le fait que les données de mesure sont plus difficiles à relever dans les disciplines off-road qui va nous arrêter et, surtout, nous devons toutes les faire progresser. » 

La première étape, la « phase d’amorçage » comme il dit, consiste à prendre langue avec les différents interlocuteurs, à dresser la carte des besoins en fonction desquels construire un projet de recherche – et attirer les chercheurs.