Congrès médical FFC : la santé, le meilleur facteur de performance
C’est dans les locaux du CNOSF que s’est tenu le Congrès Santé et Performance annuel de la Fédération française de cyclisme, qui a réuni autour des maîtres thèmes que sont charge de travail, surentrainement, rôle de la Data, ou accompagnement des jeunes potentiels, tout ce que le cyclisme hexagonal compte de compétences technico-physio-médicales.
La raison d’être de cette manifestation réside dans la nécessité des échanges « entre figures médicales et acteurs de la performance au sens large, des entraîneurs et des sport scientists en premier lieu mais aussi des chercheurs, des kinés » explique Éric Meinadier, médecin fédéral, à l’origine de l’évènement avec Emmanuel Brunet, ex-responsable de la cellule recherche & performance de la FFC.
Il s’agissait donc de créer des rencontres, de rapprocher bord à bord des domaines d’expertise qui se regardent à distance respectable (et respectueuse), pour que se tissent, au bénéfice des athlètes, les liens de compréhension et d’enrichissement mutuels.
Il importe que les acteurs de la santé soient avertis des enjeux de la performance et des méthodes appliquées pour mieux prévenir et appréhender les problématiques médicales qui se présentent dans le contexte spécifique du sport cycliste.
Inversement, il importe que les coachs, entraîneurs et autres contributeurs à la performance soient initiés aux enjeux médicaux soulevés par la pratique.
Le point central pour le service médical de la FFC, c’est de faire de la santé la base et le facteur principal de la performance. Le principe du Congrès Médical est donc de mettre en évidence les convergences entre ces deux objectifs hautement compatibles mais malheureusement parfois séparés dans les faits que sont santé et performance.
Les sciences du sport ont atteint un tel niveau de spécialisation que les médecins du sport n’ont pas moins besoin des sports scientists que ces derniers des médecins, pour comprendre ce qui se joue autour du corps de l’athlète.

« Il va de soi que pour nous FFC, la santé doit être la seule voie vers la performance » affirme encore M. Meinadier, avant d’ajouter « et c’est une voie efficace ! Tout ce qui est mis en place au nom de la médecine fédérale vise à la préservation de la santé sur le long chemin de la performance. »
En bonne logique, les échanges, certes savants, ne se sont pas limités à leurs versants théoriques, les organisateurs ayant souhaité que les communications comportent des propositions concrètes ou pragmatiques.

Se déroulant sur deux jours, les présentations et discussions étaient réparties en sessions autour de grands thèmes : gestion de carrière ; charge de travail et performance ; accession à la performance des jeunes potentiels ; fatigue et surentraînement ; place de la Data dans l’entraînement ; nécessité pour l’entraîneur de savoir se détacher des outils.
Les intervenants présents font tous figure de sommités dans leur domaine, de Jacky Maillot (médecin FFC et de l’équipe Decathlon-AG2R) à Frédéric Grappe (directeur de la performance de l’équipe Groupama-FDJ) en passant par le Professeur Guillaume Millet (Université de Saint-Etienne), le Professeur Laurent Bosquet (Université de Poitiers), François Duforez (médecin spécialiste du sommeil), le Dr Xavier Bigard (directeur médical de l’UCI), etc. aussi bien que les entraineurs et data scientists de la FFC.
Parallèlement, en partenariat avec l’IFMK d’Assas, le Congrès accordait une large place le rôle des kinés, et sur les enjeux du massage dans la performance. Les masseurs existent depuis l’Antiquité, et le massage est un domaine extrêmement vaste, dont les effets physiologiques bien documentés n’ont pas occulté les aspects plus subjectifs : la question du toucher, la dimension à la fois rituelle et psychologique pour l’athlète, etc.
Enfin, le rôle du grand témoin, de l’athlète en vue de qui ces compétences s’articulent, était tenu par le brillant Romain Bardet, dont le témoignage est toujours aussi précieux que précis.