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VCU Schwenheim : « Club Développeur » 

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Le mot d’ordre du club alsacien est clair : « proposer aux jeunes un chemin d’excellence du loisir au haut-niveau », et tout est mis en pratique pour le réaliser. Des écoles de cyclismes aux teams nationaux dans quatre disciplines, toute la structure de ce club en pleine croissance est dédié aux progrès des sportifs et, partant, au développement du cyclisme.

Proclamer un slogan accrocheur est une chose, y être fidèle en pratique en est une autre. 
C’est peut-être ce qui résume l’éthique du VCU Schwenheim, où tout est concrètement structuré et articulé autour de la devise maison : « Proposer aux jeunes un chemin d’excellence du loisir au haut niveau. » 

Préambule : être conscient de devoir soigner son image, ce n’est pas courir après la gloriole. Un mot du président Sébastien Leyendecker résume assez bien cet état d’esprit. « C’est agréable d’avoir des victoires et son nom dans le journal le lundi, mais au fond ça n’a pas grande valeur. Plutôt que de recruter un coureur d’expérience, je préfère miser sur un jeune de 19 ans pour qu’il progresse et passe au niveau supérieur. » 

La philosophie du VCU Schwenheim est simple. Il s’agit de commencer par le commencement : faire faire du vélo aux enfants. « Peu importe la discipline qu’un gamin choisit en premier lieu, l’important c’est qu’il fasse du vélo. C’est au fil du temps que sa progression le dirigera vers telle ou telle spécialité », dit encore celui qui s’est retrouvé dans le monde du cyclisme pour satisfaire au désir de son jeune fils de pratiquer le BMX. 

Trois écoles de vélo accueillent les enfants par tranches d’âge, dès 2 ans et, de fait, une immense majorité d’entre eux commence par le BMX. Là, ils développent les aptitudes basiques. Après être passés de 18 à 20’’, c’est autour de 10 ou 12 ans qu’ils se spécialisent et bifurquent éventuellement vers le VTT, la route et/ou le cyclo-cross, traçant, pour ceux qui le souhaitent, leur chemin vers la meilleure performance possible. Quatre disciplines sont d’ailleurs représentées en compétition, et à haut niveau, par le VCU Schwenheim, qui compte un team DN2 en BMX Race, une équipe route en DN2 également, une N1 en VTT DH/Enduro et un team cyclo-cross. 

Actuellement, le projet complémentaire d’une SSS (section sportive scolaire) est en train de voir le jour, en collaboration avec un lycée de Saverne (et peut-être avec un collège dans un second temps), ce qui permettrait aux jeunes concernés de progresser vers le haut-niveau sans compromettre leur avenir. 

Alors que le club dépasse cette année la barre des 200 licenciés (ce qui représente une augmentation de 81% depuis 2020), 63% d’entre eux s’adonnent au BMX, 23% au VTT et 14% à la route. La moyenne d’âge générale est de 19 ans. Pour M. Leyendecker, «il n’y a pas de problème de demande. Tout le monde a un vélo. Si le cyclisme souffre aujourd’hui, c’est d’un problème d’offre. La seule question que nous devons nous poser, c’est : qu’est-ce qu’on peut apporter à un gamin qu’il ne pourrait pas avoir sans nous ?Le prix des licences est un problème secondaire. Cela dit, pourquoi ne pas imaginer une ‘’licence d’appel’’ : un prix réduit pour la première année ? » 

La particularité du VCU Schwenheim réside peut-être en ceci que la très large majorité du comité de direction n’est pas issue du monde du vélo, et s’impose chaque année la saine pratique de repartir d’une feuille blanche. « À chaque fois, nous nous reposons la question de savoir si nous avons vraiment envie de rempiler, et pourquoi. C’est la seule façon de ne pas perdre de vue notre but initial, et de garder un certain recul sur les choses. » 

On l’a dit, le club grandit, il se développe. Ce qui, fait encore remarquer Sébastien Leyendecker, est parfois source de malentendu : « On souffre d’une crise de croissance. On grandit presque trop vite, il faut structurer toujours davantage, ce qui suppose des moyens supplémentaires que nous n’avons pas forcément. Plus on grandit, plus on a des dépenses et les rentrées compensent de moins en moins les coûts. Or paradoxalement, plus vous êtes gros, moins on vous aide – on imagine que vous n’en avez pas besoin. » 

Conséquemment, le club s’applique à n’organiser de compétitions que celles qui ne lui font pas perdre d’argent. « Organiser une régionale, c’est le risque de perdre de l’argent – et, soit dit en passant, je comprends mal le bien-fondé d’une grille de prix à ce niveau. C’est pourquoi nous organisons une élite nationale [le souvenir Patrick Metz, ndr.] ou le championnat de France de Pumptrack, qui nous permettent de démarcher des partenaires, et de rentrer un peu d’argent que nous pouvons intégralement réinjecter dans le développement du club, c’est-à-dire du cyclisme. » Et le président de militer pour la reconnaissance d’un statut de « club développeur », qui ouvrirait des droits à certains avantages. « Tous les indicateurs sont disponibles pour mettre cette dimension en évidence, et les clubs ‘’développeurs’’ pourraient par exemple avoir droit à des remises sur les droits d’organisation. Il faut motiver les gens à faire, il me semble que le cyclisme aurait tout à y gagner. »