Prévention

Une vidéo pour libérer la parole des tout jeunes

prévention lutter contre les violences

Co-financée par la FFC et le Team Elles Pays de la Loire, cette courte vidéo se veut un outil à destination de nos éducateurs. S’adressant aux très jeunes pratiquants, elle vise à libérer la parole sur le sujet difficile des violences et agressions à caractère sexuel.

À supposer que le sport eût toujours à voir avec une forme d’idéal éducatif, le moins que l’on puisse dire est qu’il ne saurait se détourner de la question des violences sexuelles, dont le milieu associatif n’est évidemment pas à l’abri. Le chiffre avancé par le Conseil de l’Europe fait froid dans le dos, selon lequel un enfant sur cinq serait victime de violences sexuelles.

Lutte contre les violences à caractère sexuel

prévention lutter contre les violences'

Depuis de nombreuses années, la FFC s’investit activement dans la lutte contre violences et discriminations au sens le plus large : racisme, homophobie, sexisme, violences physiques ou psychologiques, ainsi que le bizutage et toutes formes de violences sexuelles ne sauraient être tolérées dans le champ sportif. Ne serait-ce qu’eu égard au fait que toutes atteintes aux personnes relevant de ces notions tombent sous le coup de la loi. Quant aux violences à caractère sexuel, le Code Pénal les caractérise comme crimes dans le cas du viol, et comme délits pour ce qui concerne les innombrables formes que recouvrent les notions d’agression ou de harcèlement sexuel.

Parce que potentiellement ces violences s’exercent aussi bien « verticalement » que « horizontalement » (d’encadrant à encadré aussi bien qu’entre pratiquants), il convient de s’adresser à tous les acteurs, toutes générations. Bien sûr il est crucial de libérer la parole de victimes meurtries et souvent honteuses.

Une large part (51%) de ces victimes est âgée de moins de 11 ans. Il va sans dire que l’encouragement à témoigner est d’autant plus délicat quand il s’adresse à de jeunes enfants. Ainsi la FFC a-t-elle choisi de soutenir l’initiative du Team Elles Pays de la Loire, et de co-produire cette courte vidéo, pas exactement pédagogique, mais dont le but est de susciter la prise de parole, le témoignage d’éventuelles jeunes victimes ou témoins. Idéalement, ouvrir la bonde.

La présentation est volontairement naïve (et en cela le fruit d’une mûre réflexion.) En guise de personnages, deux vélos devisent, avant que le bidon accroché au cadre de l’un deux n’intervienne, et finisse par s’adresser directement au spectateur de la vidéo. L’objet de la discussion, le mauvais moral d’un enfant du club, dont on apprend bientôt qu’il a reçu « un bisou de force », ce qui permet d’apostropher directement le très- jeune spectateur pour lui rappeler que personne, adulte pas plus qu’enfant, n’est autorisé à poser la main sur lui : « ton corps t’appartient. »

  • « C’est un outil que nous voulions mettre à disposition des éducateurs, explique Thomas Sauvaget, directeur technique et administratif du Team Elles Pays de la Loire. Nous espérons que la projection du film déliera spontanément les langues. Et même dans le cas, le plus courant et le plus souhaitable évidemment, où aucun fait particulier n’est à signaler, on peut espérer que la discussion ait vertu préventive. »

La limpidité des propos échangés témoigne d’une volonté d’ouvrir au maximum la possibilité de se projeter. Pour que chaque enfant s’y reconnaisse, et que rien ne puisse faire obstacle à la projection, les personnages évoqués par le récit, porteurs de prénoms épicènes (Axel.le, Gael.le, Camille) sont indécidablement fille ou garçon. Même si, de fait, 83% de ces cas de violences concernent des filles.

Rappelons l’existence de structures d’écoute dédiées – pour les mineurs, le numéro à composer est le 119.